ZAC SEINE-GARE-VITRY, retour sur la concertation

Retour sur la réunion de concertation 23.01.2015, par jean-Claude Pierre

Hôtel de Ville 19h. A la tribune M.LEPRÊTRE (KENNEDY en fin de séance) et J.TOUCHEFEU et son équipe de l’EPA.

Dans la salle une centaine de personnes qui poseront de très nombreuses questions.

 

Quelques panneaux muraux, des images défilantes trop petites et des vues optimistes !

Le n° 1 du Journal des Ardoines est diffusé !

 

La séance est présentée hypocritement comme une volonté de concertation jugée nécessaire compte tenu des avancées. Elle résulte d’abord de l’obligation légale d’une concertation obligatoire dans le cadre de modifications substantielles de la ZAC.

Même si les élus présents ont la double casquette, la Communauté d’Agglomération n’est jamais évoquée alors que ce projet relève d’abord de sa compétence. La modification de ZAC appellera probablement des délibérations des conseils municipal et d’agglomération.

La présentation de la concertation reste floue ; les panneaux seront présentés à la Maison des Projets et des registres ouverts en Mairie et à l’EPA. A quelle date, pour quelle durée ? ?

Le représentant d’une PMI de 50 personnes s’inquiétant du délai de 11 mois qu’il aurait pour déménager (il veut rester et se développer à Vitry) obtient cette réponse merveilleuse : venez nous voir ! Ah la concertation centralisée !

La ZAC est modifiée lourdement dans sa programmation puisque, à périmètre constant (à vérifier), le programme de construction est réduit de 30%, soit –13% pour les logements et –50% pour les activités économiques. La réalisation proposée de la ZAC (sur 20 ans) amènerait donc 4000 logements (supplémentaires, il n’y en existe que quelques uns sur le périmètre) et 4000 emplois. Compte tenu de l’existence de nombreuses activités sur zone (1000, 1500, 2000 emplois préexistants ? ?) la croissance de l’emploi paraît bien sacrifiée et les objectifs du projet contractualisé bien ignorés !

Les arguments avancé en séance :

Pour l’EPA, l’évolution est inverse pour la ZAC Gare Ardoines où la part dévolue aux activités augmente. (Argument fallacieux car cette croissance résulte de l’augmentation du foncier réservé pour la nouvelle centrale EDF dont le nombre d’emplois restera faible).

Pour la Ville  l’emploi est une préoccupation majeure, pour lequel on s’efforce de créer un cercle vertueux et dynamique,…, Casino, …, Ecocampus à Chérioux,… .

On peut se féliciter de la dédensification du projet. Toutefois, si les premiers projets s’inscriraient dans un épannelage de 2 à 12 étages, les hauteurs trop importantes (les émergences urbanistiques ! !) ne font pas l’objet d’un renoncement formel. Cette dédensification résulte beaucoup plus des réponses des promoteurs et des réalités de réalisation et de commercialisation des logements comme des activités (faibles perspectives tertiaires). Elle entraîne de fait l’inversion des objectifs d’habitants et d’emplois, d’une part pour respecter les objectifs assignés par le SCOT en matière de logements, d’autre part pour maintenir un équilibre financier du bilan de ZAC (le m² logement étant + cher que le m² activité).

La volonté municipale justifiée de maintenir et développer les entreprises existantes, sauf la grande logistique, contraint également le projet.

Le projet veut répondre aux critiques relatives à une forte urbanisation en zone inondable. Il s’oriente vers la construction de chaussées surélevées au dessus de la cote de crue 1910 pour préserver une accessibilité des logements. Un travail avec les concessionnaires permettrait de sécuriser les alimentations en fluide et donc de maintenir les populations dans les logements pendant l’épisode critique.

Sous toutes réserves, il s’agirait de construire un système de jetées accessible à partir du secteur Balzac où le terrain naturel est plus élevé et joignant, selon des axes de voirie, les points hauts tels que le nouveau pont des Ardoines, les pont des Fusillés, Allende, Port à l’Anglais, jusqu’à la gare avec la nouvelle voirie Gare – Allende construite en surélévation. De même l’avenue Allende serait rehaussée.

Outre l’aspect complexe et onéreux d’un tel dispositif, il suscite 3 questionnements (pas en séance) :

  • les remblais en zone inondable doivent être compensés par des déblais d’au moins même volume : où ceci est-il prévu ?
  • Cette jetée sensiblement dans l’axe central de la zone inondable aurait des répercussions pour le moins en retardant l’évacuation des eaux, notamment dans les zones les plus basses (lotissement de la Ferme, rue des Prés) ou en accélérant les débits et courants d’entrée et sortie (quartier du Port à l’Anglais).
  • Quel est le périmètre de cette étude, qui est associé, qu’elles modélisations prévues ?

Il me semble qu’il s’agit ici d’une question prioritaire nécessitant des interventions au plan local, départemental et régional.

Parmi les 4000logements au moins 40% seront des logements sociaux. Les besoins locaux sont importants avec 6000 demandeurs de logements, les programmes en accession comportent de 30 à 50% d’acheteurs locaux. Une offre dynamique en logements est nécessaire à une politique d’implantation d’entreprises.

Mais la cohabitation entre activités et populations, si nécessaire à la « ville complète », est complexe à réaliser.

Aucun logement ne serait construit au long des voies ferrées (inquiétude formulée en référence à l’horreur récente de la rue d’Ivry), la nouvelle voirie gare – Allende, construite en élévation protégera du bruit des trains (mais, souligné par des habitants, risque d’avoir un impact réfléchissant pour le secteur pavillonnaire de la rue de la Marne).

A la difficulté exposée de trouver des logements de grande taille en acquisition (les programmes se limitent très souvent au F4) pas de réponse !

Les aspects financiers ont été peu abordés, mais la ville laisse transparaître son inquiétude, comme cela était formulé dans le journal municipal de janvier (p.21). L’ensemble des équipements sont à la charge des collectivités, donc essentiellement de la commune. La gestion locale aboutit à un autofinancement presque nul en 2015, donc à une faible capacité de recours à l’emprunt. La réforme fiscale a privé les communes d’une large part des ressources produites par un développement urbain. La satisfaction des besoins des nouveaux habitants risque d’obliger à un recours accru à la fiscalité locale. Les promesses étatiques sont illusoires, les contrats signés n’engagent que ceux qui y croient, mais les besoins des habitants contraignent les municipalités.

Le dossier de modification de la ZAC devrait comprendre une véritable analyse financière et non le strict équilibre des comptes de l’opération.

Le collège et son gymnase seront construits sur le terrain situé dans l’angle sud ouest des rues B.Albrecht et E.Cavell. LE projet a été retenu récemment à la suite d’une procédure conception/construction. Les travaux (sondages, archéologie,..) débuteront en 2015 pour une mise en service à la rentrée 2017. La question de la sécurisation des accès reste entière. Le collège est situé f ace à des entreprises logistiques implantées entre les rues E.Cavelle, B.Albrecht, E.Vaillant et Musset/Duguesclin, situées hors ZAC et dont l’évolution n’est pas à l’ordre du jour, tout comme le bâtiment au sud de B.Albrecht à l’ouest du collège). A son ouverture seront engagés les travaux de construction du nouveau groupe scolaire (à l’angle nord est du même carrefour) livrable en 2019 ainsi que des programmes de logements situés à l’angle sud est du même carrefour et du Démonstrateur (hôtel d’entreprises) situé en mitoyenneté sud du terrain du collège, livrables également en 2019. Rappelons que les travaux du TZen 5 (quai J.Guesde, B.Albrecht, E.Cavell) doivent débuter en 2016 pour une mise en service en 2020. La seule réponse donnée est « vous pensez bien que nous veillerons à la sécurité des enfants et prendront toutes les dispositions nécessaires ».

La construction du franchissement piéton des voies SNCF en limite sud de Gare au Théâtre serait hautement souhaitable, pour la mise en service du collège, pour les élèves en provenance de l’ouest.

Les espaces verts ne prennent pas l’importance souhaitée par les participants à la réunion. Pour l’essentiel il s’agit du réaménagement des bords de Seine avec des plantations d’alignement et une trame verte est ouest s’ouvrant sur les espaces de respiration du bord de Seine. Un square de 4500m² est prévu sur une partie du lotissement SNCF (maisons en planches) entre les rues E.Vaillant et Pasteur.

(Côté Ardoines il semble que l’on devra se satisfaire d’un petit parc sur la partie non constructible du terrain de l’ancienne centrale ARRIGHI.)

Côté équipements, le collège, 2 groupes scolaires et 2 gymnases paraissent satisfaisants (même pas un p’tit stade), la médiathèque ou salle de lecture ne semble pas définie, et quand au bureau de poste ou autres on renvoie à la bonne volonté des administrations concernées (d’où l’intérêt de donner les clefs du projet à l’Etat, ou plutôt à ses fonctionnaires !). Peut-être un vrai travail à faire avec les habitants du quartier et des actions à mener ?

La cour de la gare sera aménagée en esplanade ( l’aménagement ira jusqu’à la limite nord de P.V.Couturier / A.France) sans mettre en cause la présence de Gare au Théâtre. Cela permettra un meilleur accès aux transports et des activités (comme un marché réclamé par les habitants, mais c’est bien difficile à gérer monsieur !).

(Par contre il n’est pas certain que les clés de financement de ce projet soient définies).

Une concertation similaire devrait s’ouvrir d’ici quelques mois (donc après les élections départementales) pour la ZAC Gare-Ardoines. Ce sera peut-être l’occasion de mieux connaître les projets de ports sur la Seine dont la réalisation est urgente (déblais du métro, démolition de la centrale) et intéressante (nouveaux modes logistiques, besoins des entreprises locales,…) mais qui peuvent contraindre les usages publics.

La centrale EDF cesse toute activité en mars 2015. Sa démolition s’ensuit et dure 5 années (vu l’époque de construction, un désamiantage important est probablement nécessaire). Ensuite elle sera reconstruite (centrale à gaz ?) sur une emprise réduite à 20 ha (l’emprise actuelle diminuée des parcs à charbon = la partie est du terrain actuel limité par le percement dans l’axe du prolongement au sud de la rue E.Cavell qui doit être empruntée en 2020 par le Tzen 5. Quid des cheminées ?

Les travaux de la ligne 15 débutent. Seront notamment perceptibles en 2015 des sondages (par exemple dans le parc du Coteau).

La décision de reconstruction du foyer Manoukian est prise. Comportant plus de 500 résidents logés en chambres vétustes de 2 à 3 personnes, il sera remplacé d’abord par un hôtel social de 200 chambres individuelles proche de la gare des Ardoines, ce qui permettra une reconstruction sur place d’un second établissement de même capacité. L’opération devrait s’achever en 2020.

L’équipe de maîtrise d’œuvre du projet de franchissement des voies ferrées aux Ardoines devrait être désignée très prochainement, l’ouvrage devant être réalisé pour 2020 à la mise en service du métro 15.

Au même horizon devraient s’ouvrir de nouveaux locaux d’activités aux Ardoines (cft projet SFIC dans le Journal des Ardoines).

 

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Nb. L’actuel Président de l’EPAORSA est le Président du CG94.

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