Ce matin, je vois que le FN réussi à monter une liste dans ma ville, Vitry. Avec le recul on peut se dire « c’était prévisible » mais n’empêche, ma 1ère réaction à cette nouvelle fût la tristesse. Voir ainsi la peur, qui mène à la colère qui mène à la haine (Star Wars pour les fans de maitre Yoda) se développer ne peut que me toucher dans mon âme de simple mortel qui cherche à vivre en bonne entente avec ses pairs. Voici donc où nous en sommes, à courir après un renouveau de la vie publique, de la gestion collective au plus près de notre communauté, la ville dans laquelle nous vivons. Que faire ? Comment réapprendre à vivre ensemble alors que tous, nous sommes blessés par la conduite du monde, par la fuite en avant qui consiste à combler nos plaies par la haine de l’autre ? Le musulman, le noir, le juif, le rom, l’étranger montré par une classe politique, tous bord confondus, comme un chiffon rouge devant un taureau dans l’arène.
Lorsque nous avons manifesté l’envie de monter une liste citoyenne, j’ai entendu dire « c’est trop tard, c’est trop compliqué, c’est du déjà vu, c’est EELV qui se cache derrière un paravent »
Pourtant, depuis 8 mois, nous nous sommes réunis avec des gens de bonnes volontés, des Vitriots qui ont le désir de faire ensemble. Des citoyens, soucieux de leurs prochains, de leurs enfants et des enfants, de leurs ainés et des ainés, qui se croisent chaque jour sans crainte ni animosité. Des femmes et des hommes qui ont décidé de s’unir et faire un bout de chemin pour le bien commun. Des habitants de Vitry qui font une autre proposition. Celle d’agir, d’ouvrir cette vie politique sclérosée, repliée sur elle-même, au plus grand nombre. Des Vitriots qui ont décidé d’aller chercher le meilleur de chacun de nous : La fougue de la jeunesse, l’expérience de la vieillesse, l’humanité, l’envie de créer, de partager, la joie de vivre ensemble et à coté. N’en déplaise à certains, notre meilleure réponse à la peur, à la colère, à la haine n’est pas de se soumettre à un système établi, c’est de combattre pour ouvrir notre ville à tous ses habitants, de renverser la table pour prendre un nouveau souffle, et respirer.
Franck Nosal