Rached Tombari, sociologue
Jean Lamore, sculpteur et écrivain
La solidarité est une valeur essentielle dans un projet de société du vivre ensemble ; elle doit contribuer à l’affirmation de la place de chacun dans cette société, quelque soit sa situation personnelle. Une société qui lutte contre la précarité économique en assurant une solidarité de droits. Une société qui lutte contre la précarité relationnelle en redonnant confiance en une solidarité naturelle, familiale et amicale. Une société qui développe le goût de l’autre… Mon implication dans une association caritative s’inscrit dans la volonté d’une mise en actes de cette solidarité : créer les conditions et donner les moyens aux personnes fragilisées d’accéder à leurs droits et garantir leur dignité ; identifier les espaces où elles peuvent porter leur parole et être ainsi pleinement citoyenne pour penser ensemble une société juste et fraternelle. Vitry mérite une politique de la ville ambitieuse où l’humain et son environnement seraient au cœur de ses actions.
S’ouvrir au monde de demain Le Vitry de demain s’invente aujourd’hui, c’est l’affaire de tous pour tous : jeunes, adultes, retraités… Bâtissons notre avenir aux couleurs de nos vies, de nos rêves. Le développement écologique est une ardente obligation. Faisons des rives de
la Seine, l’ouverture de Vitry au monde de demain.
À l’heure du partage de l’information
« À l’heure d’internet, des réseaux sociaux et du partage d’information, il est urgent de réinventer les relations élus-citoyens et de redonner la parole aux gens, aux militants associatifs et à la société civile en général. À Vitry, cette soif de démocratie
locale est grande ( par exemple, la mobilisation citoyenne pour une implantation intelligente et soucieuse de la santé de nos enfants, des antennes-relais de téléphonie mobile y est forte, ce qui a contraint la mairie à une prise de conscience des dangers des ondes et à sortir de sa docilité à l’égard des d’opérateurs uniquement préoccupés de profits
boursiers ), mais elle est trop souvent ignorée, voire méprisée. Pour faire vivre la démocratie locale, il faut de vrais conseils de quartier, ouverts et accessibles, de véritables espaces de dialogue et de la transparence. Grands projets, propreté de la ville, santé publique ou environnement, animation et avenir de la ville, Vitry ne doit plus avoir peur de la concertation et ses habitants doivent pouvoir s’exprimer et être entendus. »
La rencontre avec l’autre est la seule démarche lucide
« Étranges étrangers / Vous êtes de la ville / Vous êtes de sa vie… » disait Prévert. En fait, on est toujours l’étranger de quelqu’un. Jeune, vieux, homme, femme, autochtone, migrant, croyant, non croyant…[…]
Pourquoi continuer de penser la culture de l’autre comme un risque de perte de sa propre identité ? (…) Quels enfants voulons-nous laisser à notre planète ?
Des gardiens belliqueux de dogmes culturels ou des bâtisseurs d’avenir ? […]
À Vitry, où se croise-t-on durablement pour pouvoir réellement se rencontrer ?
À l’école pour les plus jeunes. Et après ? Après on ne se croise plus assez, enfin pas assez
durablement pour se rencontrer, comprendre, échanger, partager, polémiquer éventuellement et décider finalement. Les espaces publics de citoyenneté et de convivialité
doivent devenir de vrais, et non de potentiels, lieux d’échange. Théâtre, Musée, Conseil Municipal, fédération de parents d’élèves… qui est dupe de la mixité ?
Les ressources pour faire Vitry en mieux sont là.
« Avec d’autres élus ,je suis partie prenante de la démarche qui consiste pour les municipales à faire appel à l’imagination et l’inventivité des citoyens.
Pour que Vitry soit plus solidaire, agréable et conviviale il va de soi que ses habitants, ses
jeunes doivent davantage être partie prenante des décisions.
Dans mon activité au conseil général et au conseil régional, je sais que lorsqu’on fait confiance aux citoyens, lorsqu’on fait appel aux idées, aux projets des jeunes et des moins jeunes, on n’est jamais déçu. Il me semble que le rôle des futurs élus de cette ville doit être de miser sur l’intelligence, les aspirations, les énergies qu’il y a dans nos cités et pavillons, dans nos établissements scolaires, nos entreprises et commerces en les valorisant.
Nos ressources pour faire Vitry en mieux sont là. Les grands projets pour transformer Vitry en transports, emplois, logements ne réussiront qu’à cette condition. »
Une ville où l’on respire
Le Vitry que j’ai envie de réinventer est une ville où il fait bon vivre ensemble, où chacun trouve aisément sa place, où la création d’emplois accompagne la construction
de logements, où chacun peut exprimer, développer et voir valorisés ses talents et sa créativité car il y a beaucoup de talents dans la ville et dans ses rues. Je rêve d’une ville où la santé publique est une priorité, où l’écologie est populaire, où l’alimentation bio dans les cantines est accessible aux plus démunis, à tous et où la précarité énergétique est combattue avec vigueur. J’ai envie de construire une ville agréable à vivre
où l’espace public, les berges de Seine sont rendus aux habitants, où l’on peut circuler à vélo en toute sérénité.
Besoin de renouveau
J’habite à Vitry depuis l’âge de 10 ans. J’ai toujours trouvé la ville intéressante pour sa diversité. Mes parents se sont inscrits dans l’action politique mais moi pas. J’ai choisi de travailler dans le social pour agir au quotidien Aujourd’hui je souhaite m’impliquer davantage dans la vie politique de la ville car c’est une continuité logique de mon engagement. Même si je sais que de bonnes choses ont été faites à Vitry, je pense que
l’équipe en place est là depuis trop longtemps. La ville à besoin d’air frais, de renouveau,
d’ idées nouvelles. Je veux mettre au service de la collectivité mes compétences et mon
regard sur l’action auprès des personnes vulnérables et ceci d’une manière plus participative que ce qui est possible aujourd’hui.
Débrider toutes ses énergies
Notre ville déborde de créativité et d’inventivité sociale, culturelle, politique mais pas au sens partisan du terme politique. Plutôt au sens des pratiques, des expérimentations qui au
jour le jour transforment la ville, lui donnent de nouveaux attraits et réinvente continuellement cet espace commun, en mieux !
Cette sorte de force vitale de la ville ne se déploie pas « contre » la municipalité, mais elle a trop souvent à le faire « malgré elle ». Il faut devenir plus hospitalier, plus ouvert à ce qui émerge de Vitry, débrider toutes ses énergies, se laisser bousculer par la capacité d’être et d’agir de toutes celles et ceux qui font la ville.
Cités abandonnées…
Citoyen vitriot depuis 37 ans, je constate que notre ville souffre d’un déficit démocratique évident. En effet, les conseils de quartiers qui devraient être le lieu privilégié d’échanges, de réflexions et de propositions du citoyen ne le sont guère.
La situation du logement social est également préoccupante : gestion locative, patrimoine dégradé, insécurité… certaines cités se sentent abandonnées.
Nous souhaiterions que notre ville soit une réelle démocratie locale et permanente et ce même après les élections…
Née à Vitry, de parents mariés à Vitry, j’ai eu pendant des décennies l’occasion d’apprécier la politique de la ville, sa solidarité, son dynamisme. L’intelligence collective, à savoir
les besoins, les critiques constructives ou négatives de la population, était au rendez-vous avec les élus municipaux.
Ce constat, à mon grand regret n’est plus, me semble-til, la vraie préoccupation de nos dirigeants depuis plus d’une dizaine d’années. Prenons pour exemple notre conseil de quartier, dans lequel je m’étais investie avant 2009. Nous déplorions déjà que nos initiatives proposées pour le « mieux vivre ensemble » ne soient pas entendues.
Depuis, il s’est sclérosé petit à petit, par manque de réponses et d’intérêt pour nos
suggestions pourtant minimes. Actuellement nombre de vitriots sont mécontents et inquiets de l’évolution de la politique de notre ville en rupture avec des innovations conduites depuis 1925. Communication, dialogue, vie de quartier sont instrumentalisés alors que Vitry possède de nombreux atouts pour une gestion ouverte, franche, plus
conviviale et démocratique.
Être élue…
Être élue de la ville est l’un de mes premiers engagements citoyens et l’un
des plus beaux. Celui d’oeuvrer pour sa ville. Avoir plein d’idées et remonter
les doléances de mes concitoyens… C’est ce que j’ai vraiment essayé de
faire en m’y cassant les dents ! Une liste d’union qui n’en n’était pas une !
Comme d’autres membres du conseil, je représentais les républicains, la jeunesse apolitique et diverse. « Diversité »( j’attends toujours qu’on m’explique ce mot
qui me colle aux basques ! ). J’ai surtout jamais pu nous représenter… nous citoyens vitriots ! Parce que tout était acté d’avance. Et dès que l’on pouvait parler des vrais
problèmes comme « l’insalubrité » de certains immeubles publics… je prononçais un mot interdit… tout va bien à Vitry…
Vitriots, nous sommes les acteurs de notre ville… Nous sommes ceux par qui elle rayonne… Beaucoup de choses restent à faire et ne peuvent être faites que par ceux qui la vivent au quotidien. Pour que tous, nous nous sentions chez nous, à Vitry-sur-Seine.
Quand notre santé est en jeu comme pour les antennes relais, la moindre des choses serait de nous consulter ! Au lieu de cela concertation Zéro.
Des vrais lieux de rendez-vous
De l’école maternelle au lycée, j’ai grandi à Vitry.
D’année en année, on gagne en autonomie : plus obligé de rentrer tout de suite après les cours, on peut sortir avec ses amis. Seulement, problème : où passer du temps à Vitry quand on est jeunes ?
Réponse : dans les parcs, dans la rue ou, quand on peut se le permettre, à Paris.
Vitry, on y mange, on y étudie, on y dort, mais on ne peut pas s’y amuser, s’y épanouir. Voilà ce qu’il manque à la ville pour moi : des vrais lieux de rendez-vous, pour discuter, échanger, se rencontrer, boire un verre ou manger un morceau, entre jeunes et moins jeunes.