Intervention de Frédéric Bourdon en conseil municipal du 28 mai
Il serait inacceptable que ce conseil municipal se tienne sans que la question urgentissime de jl’application de la réforme des rythmes scolaires ne soit abordée. La présence d’une délégation de parents d’élèves dans le public (en gilets jaunes) en est un signe.
Nous avons appris lors de la commission enseignement/enfance du lundi 19 mai que les services municipaux travaillaient activement à une proposition qui devra être déposée aux services départementaux de l’éducation nationale avant le 6 juin, comme le suggère le décret Hamon du 7 mai. Nous sommes donc à un moment où il n’est plus question de se prononcer pour ou contre la réforme : le Ministre de l’Education Nationale l’a rappelé dans la circulaire du 20 mai dernier : «la réforme des rythmes scolaires sera généralisée à la rentrée 2014».
Des solutions adaptées en priorité aux élèves et à leurs familles, doivent donc être trouvées. Il est regrettable que le conseil municipal soit le dernier endroit où se discute de telles décisions et il n’est pas d’excuses qui permettent de le justifier ! Depuis un an et demi, le conseil municipal avait le temps d’organiser une vraie réflexion concertée sur cette réforme et son application. Ca a été le cas dans la ville Bagneux, de surcroit ville communiste. Jusque-là nous n’avons entendu qu’un seul mot d’ordre, non à la réforme et non à son application. Aujourd’hui, sans aucune anticipation, la municipalité fait machine arrière et décide de rendre sa copie. Tout cela se fait donc dans la hâte : les employés municipaux puis les directeurs d’école sont rassemblés, les représentants de parents d’élèves le sont aussi à leur demande. Apparemment les parents d’élèves devraient recevoir un courrier de consultation avec trois propositions. Enfin, l’ensemble des conseils d’école ne sont pas tenus avant la remise du dossier à la DSDEN et je le répète, aucun débat n’est mis à l’ordre du jour du conseil municipal sur cette question.
Nous voici donc, dans la situation du mauvais élève qui, obligé de rendre son devoir à temps, travaille à la dernière minute. Comment son travail peut-il être de qualité ? Il n’est pas acceptable que les enfants et les familles trinquent dans cette histoire ! Ce serait le cas si l’on obligeait les parents à payer l’accueil de leurs enfants sur une après-midi d’activités périscolaires, le vendredi après-midi par exemple. De même le choix des matinées doit se faire pour le bien des enfants.
Sommes-nous dans l’impasse ? Nous ne le pensons pas, car même si la prochaine rentrée scolaire semble s’orienter vers une organisation chaotique et injuste socialement, il est encore temps d’élargir la concertation. Nous sommes prêts à apporter notre critique constructive à l’élaboration d’un projet affiné.
En attendant, de nombreuses questions restent en suspens :
Sur combien d’années souhaite-t-on mener l’expérimentation (1 à 3 ans)?
Pourra-t-on accueillir les 9000 élèves vitriots du premier degré ? Et si non, comment expliquer aux parents qu’on ne pourra pas accueillir ?
Quel impact ce projet aura-t-il sur le budget communal ?
Est-il prévu de s’appuyer sur les infrastructures municipales (théâtre, bibliothèque, cinémas, écoles artistiques, infrastructures sportives, etc ?)
Compte-t-on aussi s’appuyer sur le monde associatif ?