Par le Parisien
« Scandaleux », « pathétique », « inédit »… À la sortie du conseil municipal de Vitry-sur-Seine, mercredi soir, les qualificatifs ne manquent pas pour évoquer la scène surréaliste sur laquelle s’est achevée la réunion. Alors qu’il restait cinq questions à traiter, le maire Alain Audoubert (PC), pris à partie par son ancien adjoint Jean-Marc Bourjac (PS), a suspendu la séance et tout bonnement quitté l’hôtel de ville, mallette à la main.
En cause ? L’évocation d’un sujet qui n’était pas inscrit à l’ordre du jour : celui de la réforme des rythmes scolaires.
Quelques minutes plus tôt, Frédéric Bourdon, colistier de Jacques Perreux (EELV), interpelle le maire sur la nécessité de débattre de la question, d’autant plus que des parents d’élèves sont venus en groupe faire part de leurs inquiétudes. Alain Audoubert lui répond assez longuement et indique que le moment n’est pas le bon pour parler du sujet. Sauf que Jean-Marc Bourjac veut rebondir et donner son point de vue. L’édile lui refuse la parole. L’ancien chef de file socialiste, micro ouvert, entre alors dans une colère noire – qualifie le comportement du maire de « honteux » -, tape du poing sur la table… et provoque le départ du premier élu.
« Ce que nous voulions, c’est simplement présenter les grandes orientations qui sont les nôtres sur les rythmes scolaires, explique à froid Jean-Marc Bourjac. Il faut trouver un consensus et mettre en place une dynamique avant la rentrée 2014. Malheureusement le maire n’a rien voulu entendre. Ma colère est une colère de démocratie, pas d’énervement. » « Cela illustre bien comment le maire perçoit le débat, s’indigne de son côté Bernadette Herault (UMP). Dans ce conseil, on a l’impression de ne pas être écoutés, de ne servir à rien. »
Au sein de la majorité, on préfère pourtant relativiser sur l’incident. « On en sourira demain, assure Rémi Chicot (PS), 3e adjoint. Ça ne remet pas du tout en cause l’entente entre les communistes et les socialistes. Jean-Marc Bourjac est un peu sorti de ses gonds, il aurait peut-être dû poser les choses plus calmement, et Alain Audoubert n’aurait pas dû partir, il aurait été préférable qu’il réponde au sujet, quitte à le faire après toutes les questions à l’ordre du jour. » « Le maire n’a juste pas accepté qu’un conseiller veuille diriger la séance à sa place, glisse-t-on chez les élus PC. Il avait demandé à ce qu’on évoque la question plus tard et n’a pas été écouté. Il va falloir adopter rapidement un règlement intérieur pour éviter ces problèmes… »