Contribution sur la réforme des rythmes scolaires

  •  La réforme des rythmes scolaires et le projet éducatif local est un sujet déterminant. Il interroge notre regard sur l’éducation des enfants, le rapport entre temps scolaire et périscolaire mais aussi la vie des familles, les contraintes professionnelles et économiques… Les craintes et les mécontentements qui s’expriment aujourd’hui, de façon partagée entre parents et enseignants, marquent la profonde crise de notre système éducatif. Craintes que le rapport publié par le Programme International pour le Suivi des Acquis des élèves (PISA) vient corroborer en révélant que le système éducatif français se trouve en bien piètre posture. Pointée du doigt pour ses contre-performances et le caractère inégal de son système, la France s’octroie seulement la 22e position sur 65. De plus, elle est en nouveau recul sur le palmarès précédent qui n’était déjà pas brillant. La casse de l’éducation nationale orchestrée par le gouvernement Sarkosy a donc clairement produit ses effets. On ne peut dès lors que partager les inquiétudes exprimées dans le mouvement contre la réforme des rythmes scolaires : la fatigue des enfants, la capacité de financement des communes, le risque de désengagement de l’éducation nationale en matière d’enseignements culturels, sportifs, artistiques, les compétences des personnes amenées à intervenir en classe, si on ne veut pas que ce soit uniquement de la garderie.Au-delà de la colère, il serait dommage que l’idée de mettre en œuvre une politique adaptée des rythmes scolaires  et un projet éducatif local partagé entre enseignants, parents, animateurs, associations, communes soit abandonnée.

    Mais cela demande obligatoirement de s’y prendre réellement autrement. Voici quelques idées à débattre et réfléchir à l’échelle locale. Car, même si un tel projet se mène à l’échelle nationale, la ville est clairement le lieu où se débat et se construit sa mise en œuvre.

  • -Au fond, la première question n’est-elle pas que l’on ne peut pas définir le cadre sans voir le contenu. On ne peut pas remplir des plannings sans s’interroger sur la nature des activités proposées. Il y a un caractère absurde à la démarche qui est imposée aujourd’hui : au lieu de partir d’un projet éducatif pour les enfants, de s’interroger sur les activités qui leur seraient utiles et du moment où il faudrait les faire, on fige des cadres et, ensuite, on remplira des cases !
  • Tout cela peut se faire dans l’élaboration concertée de vrais “projets éducatifs locaux” impliquant les enseignants, les parents, les élus, mais aussi les associations, le tissu artistique et sportif, les quartiers… L’école doit se doter d’activités de qualité avec une forte fonction éducative : du sport, de la culture, des pratiques artistiques. Et aussi des respirations : pourquoi pas du yoga, du chant… ? Il y a à Vitry un grand potentiel disponible pour cela. Un potentiel qui est d’être suffisamment associé.Les communes doivent absolument avoir le temps faire le lien entre tous ces acteurs.
  •  Se pose aussi en grand la question de la formation des animateurs et des personnels communaux dans le cadre d’un tel projet.  Vaste chantier qui est bein trop laissé de côté.  Ne pourrait-on innover à Vitry avec la création d’une formation originale des animateurs aux diverses médiations culturelles, artistiques et sportives ? La qualité des équipes professionnelles des espaces culturels et sportifs de la ville pourrait apporter un formidable point d’appui pour organiser des formations professionnelles concertées en direction de ces personnels en contact avec les enfants.
  •  Ne faudrait-il pas aussi s’interroger de façon plus ouverte sur le choix du jour scolaire travaillé en plus. La question du samedi matin est fortement reposée en relation avec la rythme des enfants qui serait plus harmonieux et le fait que beaucoup d’enseignants estiment que c’est un moment privilégié pour le rapport entre l’école et les familles.
  • Un autre point qui ne concerne pas directement la réforme des rythmes scolaires, mais s’y rattache pour prendre en compte de manière globale le temps passé par les enfants dans les locaux de l’école : le type de facturation des accueils du matin, du soir, la cantine et les centres de loisirs. Cette dimension purement locale est déterminante pour mettre en œuvre un plan éducatif local qui soit moderne et égalitaire socialement. Comme de nombreux parents le demandent depuis très longtemps, comme de nombreuses villes l’ont déjà décidé, il est grand temps de mettre en place un système de facturation des accueils, de la cantine qui tienne compte de l’évolution des rythmes familiaux. Il est donc urgent de facturer aux journées passées plutôt qu’à la semaine quel que soit  le nombre de jours effectués.
  • Pour finir, ces quelques idées à débattre autour d’un sujet brûlant mais qui ne devrait pas occulter d’autres sujets essentiels concernant l’école comme ceux des programmes scolaires, de la formation et de la rémunération des maîtres, de la finalité de l’école, de la pédagogie, des rapports entre l’école et  familles…
  • Sylvie Vassallo

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