Hier, le conseil municipal tenait sa deuxième séance. Première découverte : notre groupe de 4 élus a été arbitrairement scindé en 2 par l’autorité municipale. Deux d’entre nous sont placés au dernier rang entre la droite et l’extrême droite, tandis que les deux autres sont à l’avant-dernier rang, placé entre la droite et le PS. Pourtant, la tradition depuis la révolution française veut que les différents groupes de gauche soient placés ensemble à gauche de l’hémicycle, tandis que la droite est placée évidemment à droite… À l’interpellation du président de notre groupe qui s’étonne de ce qui n’est sûrement pas une mesquinerie, mais probablement une simple erreur … le maire reste coi.
Le B A BA de l’animation démocratique
Puis vint le tour du Débat d’Orientations Budgétaires. Long discours du maire, pas de grandes ambitions, pas de nouveau souffle après ces élections où le record d’abstention a été battu, et où la majorité municipale est minoritaire dans l’opinion. Frédéric Bourdon, notre président, présente nos propositions alternatives (cf. son discours ici). Il s’attire comme réplique du président du groupe socialiste : « On n’est pas là pour rêver. La situation financière est difficile. ». Puis, longue, très longue réponse du maire à la place de ses adjoints. Puis réponses à nouveau des adjoints. Ouf, on sort du tunnel. Résumons en trois points.
1 – Le maire répond à notre proposition de revoir les tarifs municipaux : « Ils ne sont pas chers, pas plus élevés qu’ailleurs, c’est un mensonge, on a fait plusieurs études… ». Alors, Mr le maire, pourquoi ne pas publier celles-ci et nourrir la réflexion et le débat ?
2 – Concernant la collecte pneumatique, d’un coût de 32 Millions d’€, le maire assure qu’il connait le sujet, d’ailleurs, il a été à Barcelone… « L’aspirateur, c’est moderne, courageux et audacieux ». Pourquoi alors, Mr le maire, ne pas ouvrir un vrai débat contradictoire, où les élus, les experts et les citoyens opposés à ce choix, pourraient exposer leurs arguments à ceux qui pensent tout savoir ?
3 – A propos de la salle des fêtes de famille, le maire nous répond en nous parlant des nuisances sonores d’une telle installation, que ça fait 12 ans qu’ils y réfléchissent, que c’est pas facile de trouver un lieu, mais qu’il a une petite idée. Alors, Mr le maire, pourquoi ne pas rendre public cette « petite idée », et lancer un appel à projet ?
Ces trois propositions relèvent du B A BA de l’animation démocratique de la vie de la cité.
La protection de la minorité
Enfin, le conseil municipal devait désigner ses représentants dans une quarantaine de syndicats intercommunaux, organismes divers et commissions. Nous pensions que le respect des bons usages démocratiques ferait que quelques-unes de nos propositions de candidatures seraient retenues. Voyons voir.
– Syndicat Paris Métropole, où le maire n’a jamais siégé. C’est donc lui qui est désigné.
– Syndicat du chauffage urbain. Nous proposons l’élue écologiste Aminata Niakaté, naturellement intéressée par la transition énergétique. C’est un ancien élu de la majorité qui est retenu.
– Syndicat pour la restauration scolaire. Nous proposons l’élue Géraldine Nari, militante associative, très sensible aux questions de l’alimentation. Pas de place pour elle.
Il en sera ainsi pour toutes nos propositions. Quand vint le tour de désigner 6 représentants à la SEMISE, il nous restait un fol espoir qu’un représentant de notre groupe et un représentant de la droite puissent siéger au côté de quatre élus de la majorité. Les six élus sont tous de la majorité, car c’est bien connu, circulez, il n’y a rien à voir à la SEMISE, absolument rien…
Il en fut de même pour l’OPH, où nous devions désigner six élus et sept personnalités qualifiées. Aucune de nos propositions ne fut retenue. Les treize seront élus de la majorité ou choisis par elle.
Devant notre protestation qu’ainsi, les représentants de 3300 électeurs de la liste « Vitry en mieux, une gauche d’avance » se retrouvaient écartés et méprisés, un des nouveaux maire-adjoints nous répondit avec suffisance : « C’est ça la démocratie ! ».
Et bien non, ce n’est pas cela, la démocratie. Laissons le réfléchir à cette pensée d’Albert Camus : « La démocratie, ce n’est pas la loi de la majorité, c’est la protection de la minorité ».
Nous ne nous soumettrons pas plus à ces vilaines pratiques municipales, que nous ne nous sommes soumis aux vilaines méthodes de la campagne électorale. La Fabrique Vitry en mieux est là pour faire vivre la citoyenneté.
Le discours de Frédéric Bourdon est ici